La réforme du Bac Général et Technologique commence dès maintenant !
Seuls les élèves de 2nde sont concernés cette année !
La première conséquence sera la disparition des Séries S, L et ES pour la rentrée 2019 en 1ère. A la place de ces 3 grandes voies, l’élève de seconde devra choisir des disciplines de spécialités pour enrichir son tronc commun de Première.
La deuxième conséquence est que le déroulement des épreuves du Bac comportera désormais du contrôle continu.
Les disciplines de spécialité : plus de liberté dans les choix est-il rassurant pour nos enfants ?
Elles sont au nombre de 12 dont sept présentes dans la majorité des lycées.
Cinq spécialités seront plus rares. L’élève doit en choisir trois pour la classe de Première et deux pour la classe de Terminale.
Les spécialités proposées sont les même dans tous les lycées ?
Lors du deuxième semestre de la classe de Seconde, les élèves connaîtront les spécialités proposées par leur lycée. Ils devront en choisir trois pour leur année de Première en 2019/2020. En Terminale, en 2020/2021, ils en choisiront deux autres :
- soit les mêmes qu’en Première (ce qui leur est vivement conseillé)
- soit des nouvelles.
Les recteurs doivent veiller à la bonne répartition géographique de ces spécialités (réseau de lycée, bassin de formation ou secteur géographique). Il se peut que les spécialités qui vous intéressent ne se trouvent pas dans votre lycée. Voici les options alors possibles après délibération avec votre lycée :
- vous changez de lycée l’année prochaine. Vous intégrerez une classe de Première où les trois spécialités qui vous plaisent existent.
- vous restez dans votre lycée (par exemple si deux spécialités vous intéressent). Vous suivrez la 3ème spécialité dans un autre lycées (à voir si votre lycée est d’accord).
- vous suivez la spécialité absente de votre lycée avec des cours par correspondance (CNED).
Chaque lycée décide des spécialités qu’il propose et de la façon dont les élèves peuvent suivre les cours. Ce sera du cas par cas.
Avec ces spécialités, le Ministre a voulu donner plus de liberté aux élèves.
Les choix à faire sont bien plus nombreux que le choix entre 3 série : S, L , ES. L’élève est plus acteur dans son parcours et choisit ses centres d’intérêts à la carte. L’expérience auprès de ces jeunes élèves de Seconde qu’a OrientaFirst , nous a appris qu’il est très compliqué pour un élève de faire des choix.
- Tout d’abord, faire un choix entraîne un renoncement. Cela inquiète fortement les élèves qui ont du mal à classer leurs priorités.
- De plus, les élèves n’ont pas été habitués dans le système scolaire à la possibilité de « se tromper ». Ils n’ont pas conscience de la possibilité de rebondir.
Certes, ils disposent d’une nouvelle liberté, mais sont-ils prêts pour cela ? Nous pensons que les élèves doivent être fortement accompagnés et rassurés. Cette liberté offerte est au final assez brutale car elle fait suite au monde du collège où les élèves sont très encadrés. De plus, ces élèves sont très jeunes (entre 15 et 16 ans). Le choix des études supérieures pour des élèves plus vieux (entre 17 et 18 ans) en terminale leur posent déjà un vrai problème. Nous pensons que le choix des spécialités en seconde pourra difficilement aider les jeunes dans leur orientation. Ce n’est pas parce-qu’ils devront choisir plus tôt, qu’ils sauront quoi choisir.
Toutefois nous nous réjouissons que le Ministre veuille familiariser les élèves avec la notion de choix. Il faut pour cela qu’ils soient bien accompagnés !
La vie est faite de choix et le système scolaire a son rôle à jouer. Il doit dédramatiser les « erreurs de choix » et favoriser les possibilités de rebondir. Pour atteindre cet objectif, il faut des conditions et cela soulève des questions de notre part ! Les élèves seront-ils bien informés des conséquences de leur choix de spécialité pour la suite de leurs études dans le Supérieur ? Leur expliquera-t-on les possibilités de rebondir en cas de changement de spécialité entre la Première et la Terminale ? Et si leur projet d’orientation se met à changer en cours d’année, que devront-ils faire ?
Attention : parmi les spécialités choisies, deux serviront de support pour les deux épreuves terminales du Bac en terminale. Les résultats de ces épreuves feront partie du dossier que l’élève remplira dans Parcoursup pour ses études post bac. L’élève doit donc choisir ses spécialités en fonction de son projet d’orientation post bac et non seulement en fonction du contenu l’intéresse.
Les épreuves du Bac 2021 : introduire du contrôle continu
Le contrôle continu représentera 40% de la note finale en 2021
Ce contrôle continu englobe les épreuves ponctuelles sur deux ans (Première et Terminale). Ces épreuves se dérouleront en janvier et en avril en Première (à partir de 2020) et en décembre 2020 en Terminale. Pour harmoniser ces épreuves dans les différents établissements, les enseignants piocheront les sujets dans une Banque Numérique Nationale de sujets. Les copies seront anonymes et les correcteurs seront d’autres enseignants que ceux qui suivent les élèves.
Sur ces 40% de contrôle continu : 10% concerneront les notes et appréciations des bulletins scolaires de Première et de Terminale.
Des épreuves terminales écrites et orales
60% de la note finale du Bac reposera sur quatre épreuves terminales (au lieu de 10 aujourd’hui) qui s’ajouteront à l’épreuve anticipée de français en fin de Première :
- deux épreuves sur les spécialités choisies après les vacances de printemps
- deux épreuves en juin : en philosophie à l’écrit et une épreuve orale concernant un projet.
Ce projet est travaillé de façon collective durant la classe de Première, puis de façon individuelle en Terminale.
Ce qui ne change pas pour le Bac
La moyenne doit toujours être de 10 sur l’ensemble de toutes les épreuves pour obtenir le diplôme du Bac. Les mentions gardent les mêmes critères. Les oraux de rattrapage sont toujours possibles. Pour les voies technologiques les noms de filières ne changent pas.
L’introduction du contrôle continu prépare-t-il les élèves pour la suite de leurs études ?
OrientaFirst est d’accord avec l’introduction du contrôle continu car il permet aux élèves de s’investir tout au long des années de Première et de Terminale. Sachant que leurs résultats compteront tout au long de ces années, on peut supposer que cela motive les élèves sur la durée. Mais avec les nouvelles générations qui arrivent, cela est loin d’être gagné ! De par notre expérience, nous pensons que cela n’aura pas l’impact attendu en termes de motivation. Selon nous, l’élève a plutôt besoin de donner du sens à ce qu’il étudie, que de savoir que ses notes vont compter dans son Bac. Les moteurs les plus efficaces sont pour nous de travailler avec lui sur :
- les débouchés de son Bac,
- sur les objectifs à atteindre pour réaliser ses projets de vie et professionnels.
Certes, ce contrôle continu va rassurer les élèves trop stressés le jour des épreuves terminales et qui du coup perdent leurs moyens. C’est un outil d’évaluation qui peut être vu comme plus juste car l’évaluation se fait sur le long terme. Pourtant, ce système d’évaluation n’est pas celui qui attend nos enfants par la suite ! Dans les études supérieures, la recherche de stages et d’emploi…utilise-t-on cette méthode d’évaluation sur le long terme ? Non. Les concours pour intégrer les écoles sont des épreuves sur une journée. Un entretien pour un poste de travail ne se passe qu’une fois à un instant T. Il est bien de donner un maximum de chances de réussite au Bac aux élèves mais est-ce bien les préparer pour la suite ?
Des accompagnements personnalisés importants pour la suite du parcours de chacun
Nous sommes ravis que les trois années de lycées prévoient des heures d’accompagnement personnalisé. Ce temps est prévu pour le projet d’orientation de l’élève, sa maîtrise de l’expression écrite et orale en français et ses difficultés en mathématiques. Il s’agit là de compétences indispensables à acquérir pour la suite et chacun a ses propres besoins dans ces domaines.